L'ichnologie qu'est ce que c'est?
la science de l'interprétation des traces
Ichnologie
Le terme trouve sa racine dans plusieurs mots grecs dont iknos « empreinte de pas » ikhneumôn « qui suit la piste ». Cette science s’intéresse aux actions et aux déplacements des êtres vivants dans leur milieu naturel. Par extension, elle devient la science des traces. Son champ d’application se trouve alors élargi à de multiples domaines où l’empreinte est un signe, révélant ou évoquant une origine pouvant être attribuée à un être vivant ou à un phénomène naturel. Aujourd’hui, l’ichnologie se divise en deux périodes d’étude : la paléo-ichnologie et la néo-ichnologie.
La paléo-ichnologie
L’étude des traces antiques. Elle prend tout son intérêt auprès des préhistoriens, paléontologues et archéologues pour l’étude des traces fossiles. Elle révèle des informations précieuses pour la connaissance des êtres qui vivaient il y a 10 000 ans ou plusieurs millions d’années, et dont les traces ont été parfois conservées grâce au phénomène de la fossilisation.
-le fossile de corps est une pièce réelle d’une organisation antique qui inclut toutes les fontes ou moules qui ont été faites par le mort.
– le fossile de trace, également connu sous le nom d’ichnofossile, est une représentation indirecte de la vie antique qui représente un comportement. L’étude spécifique des fossiles de traces s’appelle la paléo-ichnologie.
La néo-ichnologie
L’étude des traces modernes La vénerie (art de la chasse avec des chiens courants) a été le précurseur de la néo-ichnologie grâce à la technicité qu’elle a développée dans l’interprétation des traces. Au travers des traces, de nombreux scientifiques (biologistes, géologues, écologistes…) et passionnés (naturalistes, chasseurs…) étudient la faune et son cheminement. Ceci permet une identification fine des animaux et de leur comportement (à partir de leurs pistes et de leurs indices).De plus, bien que la plupart des paléo-ichnologues interviennent dans le domaine de la paléontologie, certains d’entre eux étudient également les traces modernes (et les générateurs de traces) pour mieux comprendre les traces antiques. Enfin, la police scientifique développe à partir des traces et indices des méthodes d’analyse dans les domaines biologiques, chimiques et physiques afin de résoudre certaines enquêtes délicates.
La démarche ichnologique s’applique aussi à l’ensemble des écosystèmes comme la ville, un habitat humain…
Maïs cassé par un orage de grêle
(Saint Foy, Haute-Garonne)
La démarche ichnologique
L’ichnologie pour tous
L’ichnologie est une science transversale à divers domaines qui s’articule autour d’une démarche séquencée en quatre étapes :
1-La recherche et la découverte : c’est la base de la démarche. Si on peut effectivement découvrir ou trouver une trace fortuitement, il convient de poser son regard sur tout élément jugé anormal ou différent dans un contexte habituel. Ludique par les questionnements qu’elle suscite, cette pratique devient une habitude, puis un réflexe pour quiconque y est sensibilisé.
2-L’identification : une fois la trace trouvée, on cherche rapidement à déterminer l’élément qui a pu la laisser.
3-L’interprétation : en fonction de sa forme, de sa taille, de sa couleur, de son usure, de sa position et de bien d’autres paramètres, la trace révèle son histoire. La lecture de ces éléments dépend en grande partie du niveau d’expertise de la personne qui la pratique. Mais on peut s’accorder sur le fait que c’est en jouant à observer, à lire, à chercher à comprendre (Qui a pu la laisser la trace ? Comment ? Quand ?…) que chacun peut devenir un ichnologue à sa mesure.
4- La conservation : cette dernière étape trouve sa justification par l’importance qu’elle revêt à posteriori sur les précédentes. En effet la conservation des traces permet de constituer une base de donnée suffisamment riche qui permet par la suite de considérer formes et contextes. La bonne connaissance de cette banque de donnée contribue à l’élévation du niveau d’expertise de l’ichnologue. La plupart des traces permettent l’utilisation de la technique simple et précise du moulage au plâtre. Mais d’autres traces trop fragiles ou trop rares (empreinte d’ours des cavernes vieilles de 20 000 ans) n’autorisent déontologiquement que la conservation par photographie, dessin ou encore sculpture. Les traces volumineuses (arbre frappé par la foudre, voiture percutée par un train) nécessitent quant à elles leur enlèvement pur et simple pour une exploitation scientifique ou muséographique.
L’ichnologie propose donc un mode original de lecture de notre environnement. Elle devient un outil d’apprentissage par l’observation s’appuyant sur une démarche scientifique et développant la mémoire. Et c’est cette démarche ichnologique, accessible à tous, qu’il nous paraît essentiel de transmettre.
Le conservatoire des traces
est installé depuis novembre 2003 dans une ancienne papeterie de 1100m² .
Ce bâtiment à la structure solide et imposante, à la charpente esthétique accueille d’ores et déjà la quasi-totalité des références.
Le conservatoire n’est pour l’instant pas opérationnel pour accueillir des scientifiques, nous devons classer toute la collection avant que cela soit possible.
Un petit échantillon de ce conservatoire est présenté dans une salle d’exposition du Pays des traces.